25
ESTIMATION: 1200 / 1500 €
Rare révolver poivrière à brisure Devisme en calibre 7 mm Devisme percussion centrale en coffret monté à la française sur un lit de velours vert amande insolé, l’intérieur du couvercle porte en lettres dorées le marquage « Devisme 26 Boulevart des Italiens, Arquebusier breveté ». Modèle présenté à l’exposition de 1867. Faisceau de canons basculant vers l’avant, 6 coups, chaque canon porte une rayure hélicoïdale en creux, détente repliable, l’arme fonctionne en double action uniquement avec un chien à crête ronde. Verrouillage par un verrou latéral basculant et un ressort plat plaquant fermement ledit verrou. Crosse en ébène quadrille terminée par une calotte ovale biseautée en acier bronzé dans laquelle vient se visser une baguette d’éjection à large tête moletée, un petit guidon à grain d’orge est vissé à l’avant de la carcasse. Cran de mire taillé dans le verrou. Le sommet de la carcasse est marqué « Devisme à Paris » en belles lettres cursives. L’arme est bronzée avec une bonne conservation de bronzage sur le faisceau de canons, le reste ayant viré au gris. Restes de bleu d’eau sur le ressort et sur la détente. Mécanisme fonctionnel, quelques bavures au niveau des drageoirs des chambres dues à des percussions à vide intempestives.
Longueur totale : 150 mm – Longueur barillet : 50 mm
Etat 1
Arme de Catégorie D
En 1867, Paris accueille l’exposition universelle. Homme d’affaires autant qu’artiste, Devisme a largement développé son entreprise. Depuis son installation dans l’ancienne boutique, reprise à son vieux maître Deboubert, il a fondé sa propre fabrique à Paris et plusieurs succursales à l’étranger.
De toutes les armes exposées par la délégation française, Il présente sans doute les plus belles.
Si ses premiers revolvers, créés en 1854, sont bien connus des parisiens qui fréquentent sa boutique du boulevard des Italiens, la poivrière Devisme présentée à l’exposition universelle est bien plus récente. Elle a fait l’objet d’un brevet, déposé le 4 mars 1861, sous le N° 48735.
Ce petit « pistolet-revolver de poche à canons multiples » est alors présenté par l’inventeur comme un nouveau système qui diminue l’encombrement et accroît la précision. La réduction de l’encombrement est justifiée, par l’inventeur, par l’absence de canon. Quant à la précision dont il est question dans le brevet, c’est à la rayure de chacune des alvéoles que fait allusion Devisme dans son brevet car si les poivrières sont déjà supplantées partout, par les revolvers, il semble être le seul à avoir eu l’idée d’en relancer les ventes en créant un modèle à brisure, à « canons » rayés.
Comme la plupart des armes de poings vendues par Devisme à l’époque, c’est des ateliers de la maison liégeoise Auguste Francotte que proviennent les poivrières dessinées par l’armurier parisien.
Source : Les revolvers Devisme par Jean-Pierre Bastié, éditions Crépin-Leblond 2024